10 étapes clés pour faire construire sa maison
Par Xavier Beaunieux
Vous rêvez de faire construire votre maison ? Seulement voilà, entre le choix du terrain, celui du constructeur, les démarches administratives et le financement, vous ne savez pas par où commencer. Suivez le guide.
1 - Choisissez le bon emplacement c'est primordial
Comme le répète Stéphane Plaza à longueur d’émissions, « l’emplacement, c’est primordial ». En effet, de l’endroit où vous aurez choisi de faire construire votre maison individuelle dépendent non seulement votre confort (être à proximité des écoles, des commerces et des voies de chemin de fer vous facilitera grandement la vie) mais aussi le prix que vous pourrez tirer de votre bien à la revente (eh oui, il n’est jamais trop tôt pour y penser !).
Pour ce qui est de trouver l’endroit idéal, épluchez les annonces : le site Construire en regorge sans oublier de consulter régulièrement les offres que proposent mairies, notaires et agences immobilières situés dans votre périmètre de recherche.
2 - Trouvez le terrain idéal
Que vous optiez pour un lotissement plutôt que pour une prairie pour y bâtir votre petite maison, aucun choix n’est meilleur qu’un autre pour peu qu’il soit conforme non seulement à vos envies mais aussi à vos besoins et à vos moyens. S’agissant du terrain à proprement parler, assurez-vous toutefois qu’il est bien constructible. Il est par exemple fortement conseillé de faire intervenir un géotechnicien afin qu’il procède à un examen du sous-sol du terrain que vous envisagez de vous offrir. De par leur nature, certains sols ne se prêtent pas à d’éventuels travaux de construction, voire les rendent plus coûteux.
De plus, nul n’étant censé ignorer la loi, il vous appartient de prendre connaissance des règles d’urbanisme local qui s’appliquent. Quelle est la hauteur maximale autorisée ? Quelles sont les distances à respecter ? Pensez aussi à vérifier que la parcelle qui vous fait tant envie n’est pas grevée d’une servitude d’utilité publique.
Bon à savoir
Pour viabiliser un terrain, comptez entre 5 000 et 15 000 €.
3 - Elaborez un plan de construction
Si les constructeurs de maisons individuelles disposent le plus souvent de catalogues proposant des modèles d’habitations prédéfinis, vous pouvez tout à fait, si votre budget vous le permet, faire appel à un architecte. Si votre futur nid douillet fait plus de 170 m2 de superficie, c’est d’ailleurs obligatoire.
Quoiqu’il en soit, entre les normes qui s’appliquent aux constructions nouvelles (réglementation thermique, éventuels aménagements pour les personnes à mobilité réduite, etc.) et la disposition des pièces de la maison, le tracé du plan se doit d’être impeccable, sous peine de rejouer La réunion de chantier, le célèbre sketch de Muriel Robin, dans votre maison…
4 - Obtenez un permis de construire
À moins de recourir aux services d’un constructeur, c’est à vous qu’il incombera d’effectuer les démarches nécessaires afin de vous faire délivrer un permis de construire. Pour cela, vous devrez déposer un dossier complet comprenant divers documents (plan de situation du terrain, plan de masse des constructions à édifier, plan en coupe du terrain et de la construction, etc.).
Et ne démarrez sous aucun prétexte le chantier avant d’avoir obtenu ce précieux sésame !
5 - Financez votre acquisition au meilleur coût
Que vous financiez vous-même, sur vos fonds propres, les travaux de construction de votre habitation ou que vous passiez, comme la plupart des Français, par une banque pour obtenir un prêt, gardez en tête que faire construire sa maison individuelle coûte généralement plus cher que l’on ne pensait. Car au prix du terrain et au coût des travaux de construction, il convient d’ajouter, sauf à ce que l’on ait opté pour une terrain situé dans un lotissement, certaines dépenses « périphériques », comme l’évacuation des terres excédentaires ou encore le raccordement au réseau électrique si la parcelle sur laquelle vous avez jeté votre dévolu est isolée.
Chiffres clés
10 % d’apport personnel minimum et 33 % de taux d’endettement maximum.
6 - Faites confiance au bon constructeur
S’il vous est possible d’opter pour l’auto-construction (en clair, c’est vous seul qui coordonnerez l’ensemble des artisans qui interviendront dans la construction de votre habitation) ou pour le recours à un maître d’œuvre (dans ce cas, c’est alors un professionnel qui est chargé de superviser le chantier à votre place, de vérifier les assurances, les délais, etc.), c’est le plus souvent à un constructeur que la plupart des Français s’adressent directement pour la construction de leur première maison. En effet, l’auto-construction implique beaucoup de sacrifices. Quant au maître d’œuvre, le prix qu’il donne n’est qu’estimatif…
Que vous choisissiez de confier votre futur chantier à un constructeur disposant d’une couverture nationale ou au contraire seulement locale, nous ne saurions trop vous conseiller de recourir aux services d’un constructeur affilié à un syndicat professionnel tel que l’Union des Maisons Françaises (UMF) ou dont les travaux sont réglementés par le contrat de construction de la loi de 1990 (CCMI). Bien évidemment, toutes ces précautions ne vous dispensent pas de faire jouer le bon vieux « bouche à oreilles » afin d’en savoir plus sur votre constructeur.
Enfin, sachez que le site de l’AAMOI (Association d’Aide aux Maîtres de l’Ouvrage Individuel) regorge de conseils destinés aux particuliers faisant construire leurs maisons.
Faire appel à un maître d’œuvre m'a beaucoup aidé
« Je ne me sentais pas de gérer tout seul 36 corps de métiers et autant d’artisans. J’ai déjà mon travail qui me prend beaucoup de temps. Alors j’ai préféré laisser ça à un professionnel. Je suis donc passé par un maître d’œuvre que l’on m'avait conseillé. Et heureusement, grâce à son aide tout c'est bien déroulé »
Vincent, 42 ans, Caen (14)
7 - Signez un contrat individuel
Parce qu’il y est fait mention d’éléments cruciaux tels que la désignation du terrain à bâtir, les travaux d’adaptation au sol, la description de la maison, la date d’ouverture du chantier, le délai dans lequel l’habitation devra être livrée, le montant des pénalités dues en cas de retard, le coût définitif de la maison et les modalités de paiement, le contrat de construction de maison individuelle (CCMI) du 19 décembre 1990 est indispensable à la protection de tout particulier désireux de faire construire sa maison.
Pour info, entre 2 % et 5 % du coût total devront être versés au moment de la signature du contrat de construction de maison individuelle afin d’être « bloqués » sur un compte dédié.
Enfin, sachez que le délai de réflexion de 7 jours dont vous disposez commence à courir à partir de la date de réception du contrat de réservation par lettre recommandée avec avis de réception. Une fois ce délai expiré, c’est chez le notaire qu’aura lieu la prochaine signature : celle qui figurera sur l’acte authentique.
8 - Visitez le chantier régulièrement
Sans pour autant pointer le bout de votre nez tous les jours, il est fortement recommandé de vous rendre régulièrement sur le chantier afin de vérifier que le planning est bien respecté. Une image valant mille mots, munissez-vous, au besoin, d’un appareil-photo. Si vous êtes passé(e) par un constructeur de maison individuelle, vous ne pourrez théoriquement visiter votre future maison qu’avant chaque appel de fonds. Pour info, ce dernier correspond à une étape de la construction.
Et si vous estimez que les travaux n’avancent pas, dites-vous que non seulement le contrat que vous avez signé vous protège (des pénalités ne pouvant être inférieures à 1/3 000 ème du prix par jour de retard seraient alors dues par le constructeur) mais aussi que dans le cas qu’un chantier très (trop ?) rapidement exécuté, les travaux risqueraient d’être bâclés. Comme on dit, Rome ne s’est pas faite en un jour.
Conseils SeLoger
Lorsque vous visitez le chantier, faites vous accompagner par une personne du métier et prennez des photos.
9 - Devenez propriétaire
Ça y est, vous voici propriétaire ! Et le moment est (enfin !) venu de vérifier que la maison que le constructeur vous a livrée est en tous points conforme à ce qui était prévu. Si tel n’était pas le cas, il vous appartiendrait alors d’émettre des réserves. Une retenue de garantie de 5 % du prix pourrait s’appliquer jusqu’à que les réserves émises soient levées. Sachez que vous avez la possibilité de vous faire assister d’un expert qui vous aidera à traquer les éventuelles imperfections que vous n’auriez pas remarquées lors de vos visites du chantier. En l’absence d’un expert, vous disposerez d’un délai de huit jours pour émettre vos réserves.
Rappelons que la remise des clés constitue le point de départ des délais au cours desquels les différentes garanties prévues au CCMI pourront être actionnées.
10 - Assurez votre maison
En plus de la garantie « dommages-ouvrage » que tout particulier qui fait construire sa maison doit souscrire et qui permet d’accélérer la réparation des dommages dont vous seriez éventuellement victime, trois garanties essentielles à la protection du propriétaire sont prévues au CCMI.
La garantie décennale, d’une part, qui dure dix ans à compter de la réception des travaux et fait obligation au constructeur de faire réparer tout dommage qui compromettrait la solidité de la maison et de sa structure ou la rendrait inhabitable.
D’autre part, la garantie de parfait achèvement oblige le constructeur à réparer toutes les malfaçons survenues au cours de l'année suivant la réception des travaux, indépendamment de leur importance ou de leur nature.
Enfin, la garantie biennale, quant à elle, lui impose de procéder au remplacement de tout équipement défectueux au cours des deux années qui suivent la réception des travaux.
Les points clés à retenir
- Le choix du terrain sur lequel sera bâtie sa maison est très important (nature du sol, servitudes, règles d’urbanisme local, etc.).
- On peut opter pour l’auto-construction, faire appel à un maître d’œuvre ou confier la réalisation de sa maison à un constructeur.
- Le jour de la remise des clés marque le point de départ des garanties dont vous bénéficiez dans le cadre du CCMI : garanties de parfait achèvement, biennale et décennale.